Dans le développement psychomoteur, l’enfant passe souvent par cette phase de 4 pattes, mais pas toujours. Je vous explique pourquoi il est important d’encourager ce moyen de déplacement, ou d’y revenir si votre enfant ne l’a pas fait.

Le 4 pattes arrive bien souvent après une phase de rampé. L’enfant commence déjà en prenant la position, il joue avec ses appuis, avant, arrière, avant d’un jour se lancer et avancer.
Ce mouvement fait intervenir, comme le rampé, une coordination et dissociation des 4 membres. Le mouvement se fait en alterné, bras droit, jambe gauche, bras gauche, jambe droite… Pour marcher, nous devons mettre le poids de notre corps sur une jambe, afin de pouvoir lever l’autre, et ainsi de suite. Par son alternance d’appuis, le 4 pattes prépare déjà à la marche. La mobilité de son bassin dans ce mouvement aidera aussi l’enfant à acquérir une meilleure stabilité une fois debout.
Contrairement au rampé, l’enfant est cette fois en appui complet à l’avant sur ses bras, avant-bras, et mains qui se positionnent dans un certain alignement. Cet appui qui se diffuse jusqu’à l’épaule (et même jusqu’à la colonne), va permettre de ressentir, de conscientiser ses membres supérieurs différemment.

En intégrant cette position 4 pattes, l’enfant se prépare aussi à retomber ainsi en cas de chute. Savoir se réceptionner sur ses mains vers l’avant est bien plus protecteur que se laisser tomber sans appui ou en arrière sur les fesses.
La perception plus affinée que l’enfant va faire de ses membres supérieurs aura une importance pour le développement de la motricité fine et donc aussi du graphisme.
Et au niveau cognitif, cette alternance droite gauche va permettre de faire travailler les connexions entre les deux hémisphères cérébraux. Ceci aura des répercussions sur les capacités cognitives et donc les apprentissages tout au long de l’enfance.

Je ne vais pas dans les détails, mais avec ces quelques exemples, vous percevez déjà l’importance pour l’enfant de passer par le 4 pattes. Parmi ceux qui ne passent pas par cette phase, on trouve souvent les enfants qui ont été installés en position assise. Ils trouvent en général leur propre mode de déplacement, sur les fesses, avec un appui en général sur un bras. Dans ce déplacement, le travail de coordination/dissociation entre les 2 parties du corps (droite/gauche) ne se fait pas et tous les bénéfices que j’ai cités plus haut.
Alors si votre enfant n’est pas passé par cette étape, il n’est jamais trop tard ! A vous les courses, les parcours à 4 pattes, grimper, redescendre… Et de manière générale tous les jeux qui vont favoriser cette alternance droite/gauche. La plasticité cérébrale est encore plus importante chez les enfants, alors profitez-en !